Des initiatives transfrontalières comme réponses à la sécuritaire communautaire et la cohésion sociale

31 octobre 2018

Une vue du présidium à l'ouverture du comité de pilotage

La 2ème session du comité du pilotage du projet de promotion de la sécurité communautaire et de la cohésion sociale dans le Liptako Gourma s’est tenue, ce 30 octobre 2018, à Bamako, sous la présidence du Ministre de la Justice, Garde des sceaux Tiénan Coulibaly, remplaçant son homologue des Affaires Etrangères et de la       Coopération Internationale co-présidente du Comité de Pilotage.

C’était en présence de la Coordonnatrice résidente du Système des Nations Unies au Mali (SNU), Représente spéciale adjointe du Secrétaire Général des Nations Unies au Mali, Mbaranga Gasarabwe et la  Coordonnatrice résidente du SNU au Burkina Faso, Metsi Makheta.

Etaient également présents à cette rencontre le Directeur Pays du PNUD au Mali, Aboubacar Koulibaly, le Secrétaire général du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, les représentants de l’administration et des services techniques concernés du Burkina Faso, du Mali et du Niger, ainsi que les représentants des bénéficiaires du projet. Le comité de pilotage est l’instance de pilotage stratégique du projet. Il se tient chaque six mois de façon rotative. L’édition du Mali est le 2eme du genre après celle tenue en avril dernier à Dori au Burkina Faso.

Rappelons que le projet intervient dans la zone du Liptako Gourma où la situation sécuritaire s’est détériorée depuis la crise de 2011-2012 dans le Nord du Mali favorisant ainsi une présence accrue de groupes terroristes et le crime organisé. D’une superficie de 370 000 km2, 19,29 % (de la superficie totale des 3 États), la Région du Liptako-Gourma est située à cheval sur les frontières communes du Burkina, du Mali et du Niger. La particularité de la région réside dans le fait qu’elle est constituée de zones particulièrement enclavées des trois pays et se trouve soumise à des sécheresses récurrentes. Dans la mise en œuvre des activités, le projet reste confronté à un défi sécuritaire important limitant l’accès à certaines zones d’intervention.

« Dans le sous-secteur minier, la Région du Liptako-Gourma regorge d’importantes réserves potentiellement exploitables (manganèse, phosphate, calcaire à ciment, fer, gîtes aurifères…). Malheureusement, ces ressources demeurent inexploitées… Cet état de fait est exacerbé par une insécurité qui trouvent un terreau favorable dans la porosité des longues frontières que partagent les trois pays et le manque d’opportunités économiques pour de nombreux jeunes de la région.

Les initiatives transfrontalières de cette nature peuvent constituer une réponse efficace à la problématique du Sahel’ » a déclaré Mme Gasarabwe.

Le projet « Promotion de la Sécurité Communautaire et la Cohésion Sociale dans la zone du Liptako-Gourma (PSCCS) dont le budget est de 3 millions de dollars sur une durée de 18 mois est une déclinaison opérationnelle de la stratégie intégrée des Nations Unies sur le Sahel destinée à accompagner les pays de la région dans leurs efforts de promotion de la sécurité et du développement. Financé par le fonds de consolidation de la paix (PBF), Il est mis en œuvre par les bureaux pays du PNUD du Burkina Faso, Mali et Niger, en partenariat avec les gouvernements respectifs des trois pays.

Le projet vise à créer des activités génératrices de revenus notamment pour les femmes et les jeunes, promouvoir la collaboration entre les forces de sécurité et les autorités administratives et locales et les populations des zones transfrontalières. Il entend aussi contribuer à la réduction des conflits entre communautés transfrontalières.

« Nos trois Etats et les Nations Unies, à travers le Fonds pour la Consolidation de la Paix ont su bâtir des relations exemplaires basées notamment sur le financement de projets pour accompagner la cohésion sociale, la résilience communautaire, et la sécurité gage de développement et de

Stabilité » s’est réjoui le ministre Coulibaly.

Plus de 300 jeunes (filles et garçons) ont été formés dans divers corps de métier et ont reçu des équipements. Des rencontres ont eu lieu à Dori au BF et à Bamako sur le rôle des élus dans la prévention et la gestion des conflits communautaires ainsi que la montée de la radicalisation et de l’extrémisme violent. Les cellules de veille et d’alerte précoce qui seront mises en place par le projet permettront de remonter les informations sécuritaires pertinentes aux autorités

Des activités entre populations civiles et forces de sécurité sont régulièrement organisées pour favoriser une meilleure collaboration, les rencontres d’échange impliquant les éleveurs transhumants ont permis de sensibiliser ces derniers sur le respect des calendriers et les pistes de transhumance afin de réduire les conflits avec les agriculteurs et lutter contre le vol du bétail à travers la mise en place de comités de vigilance.

Ces résultats sont certes encourageants, mais le projet doit mobiliser de ressources additionnelles pour renforcer les interventions réalisées et envisager une montée à l’échelle des interventions.