En partenariat avec le Royaume des Pays-Bas, le PNUD œuvre à l’amélioration et au renforcement du système pénitencier au Mali

13 novembre 2018

photo de groupe des participants à la rencontre

Le système pénitentiaire malien est confronté à de nombreux défis tels que la surpopulation carcérale, l’inadéquation des dispositifs sécuritaires et une  formation  insuffisante du personnel par rapport aux besoins d’un système pénitentiaire moderne.

Au nombre de ses défis prioritaires figurent également l’absence de séparation catégorielle des détenus, des insuffisances en matière de suivi de la durée et   des conditions de détention des personnes privées de liberté et un manque de politique de réinsertion efficace.

La deuxième conférence annuelle de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée qui s’est tenue du 8 au 10 novembre 2018 à Sikasso vise à établir une articulation logique entre la nouvelle politique pénitentiaire adoptée en juin 2018 assortie de son plan d’action et les meilleures pratiques internationales résultant des règles Mandela des Nations Unies.

Les règles Mandela constituent un ensemble de règles minima adoptée par les Nations Unies pour le traitement des détenus dénommée "Règles Nelson Mandela" pour rendre hommage à l’œuvre accomplie par l’ancien Président sud-africain, Nelson Rolihlahla Mandela.

La cérémonie d’ouverture de  cette rencontre des acteurs du système pénitentiaire a été présidée par le Ministre de la Justice , Garde des sceaux , Tiénan Coulibaly, en présence du Directeur Pays du PNUD, Aboubacar Koulibaly et  du Représentant de l’Ambassade des Pays-Bas, Mamadou Ba.

Cette activité a été organisée avec l’appui technique du projet Nelson Mandela mis en place sur financement du Royaume des Pays-Bas et exécuté par le Programme des Nations Unies pour le développement. Le projet Nelson Mandela vise de façon holistique l’amélioration des conditions de détention et la préparation la réinsertion sociale des détenus (es).

‘’L’Ambassade des Pays Bas a fait le pari de l’efficacité dans le partenariat en associant l’ingéniosité des services pénitentiaires à l’expertise internationale du PNUD. Grace à l’efficacité combinée de ces acteurs majeurs, la face des prisons commence à changer au Mali’’ a déclaré le Représentant de l’Ambassade des Pays-Bas.

                                                                

Le portefeuille du projet comporte une trentaine de prisons. Les Maison d’Arrêt de Bollé Femmes, Bollé Mineurs, Fana, Ouélessébougou, Kita et Bougouni ont été entièrement réhabilitées et équipées. Les quatre (4) pénitenciers agricoles de Konséguéla, Tana, Baguinéda et Kénioroba ont également bénéficié de l’appui du Projet en termes d’équipements et d’intrants agricoles. D’autres travaux important de réhabilitation et d’aménagement sont en cours d’exécution.

Dans son intervention le Directeur Pays du PNUD a insisté sur la nécessaire sensibilisation de tous les acteurs pour mettre en synergie la pluralité des efforts en ces termes:

‘’ En venant à cette rencontre, j’ai visité les prisons de Ouelessebougou et Bougouni. Des aménagements ont été faits pour améliorer les conditions des personnes détenues, cependant dans ces maisons d’arrêt se trouvent un important nombre de personnes en attente de jugement. Nous devons travailler au désengorgement des prisons par le renforcement de la cohérence de la chaîne pénale en encourageant les tenues plus régulières des sessions de la cour d’assises…

 

Au cours de mon passage, j’ai remis des kits de dignité aux femmes et filles détenues. Le PNUD porte une attention particulière à cette catégorie de détenues. Leurs besoins spécifiques interpellent et doivent être pris en compte. Nous souhaitons accompagner davantage l’Etat pour aménager des lieux de détention prenant en compte ces besoins. ‘’

Une moyenne de 200 femmes et filles sont détenues. Excepté le centre de Bollé à Bamako spécialement dédié à recevoir des femmes et des filles, les autres établissements pénitentiaires détiennent les femmes dans des cellules aménagées de fortune. Leurs besoins spécifiques y sont pris en compte difficilement.

‘’Le Gouvernement a entrepris les travaux de construction de la nouvelle maison d’arrêt de Kénieroba, ce qui contribuera sans doute au désengorgement notamment de la maison d’arrêt de Bamako…

Le projet Nelson Mandela permettra j’en suis convaincu de renforcer notre dispositif pénitentiaire pour nous rapprocher des standards internationaux en matière de réinsertion des détenus et d’humanisation des prisons a conclu le Ministre Coulibaly avant d’ouvrir les travaux de la conférence annuelle.

 

Plusieurs maisons d’arrêts ont reçu des matelas et équipements de cuisine tout en engageant les travaux de forage, le lancement du guide du détenu et l’installation des équipements sportifs ainsi que les activités génératrices de revenus à vocation de réinsertion sociale des détenus.  La quasi-totalité des maisons d’Arrêt du nord a été réhabilitée avec l’appui concerté, conjoint et complémentaire du PNUD et de la Minusma.  A la maison centrale d’arrêt de Bamako, le portique, un scanner et  25 caméras ont été installés en vue d’améliorer la sécurité et renforcer le contrôle de l’accès des visiteurs. En 2019, le projet compte poursuivre les travaux de réhabilitation et d’équipements des prisons tout en procédant à l’informatisation et à la mise en place d’un système de gestion automatisée des données.